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L’HISTOIRE ROCAMBOLESQUE DU MACKY Par Meissa BABOU / UCAD

 

1 – Au début de son mandat, l’espoir suscité par le discours patriotique et pertinent sur l’offre programmatique de yonnou Yokoutè par le président Macky SALL s’est effrité au fil de sa gouvernance. En effet, sous la pression des bailleurs de fonds, principalement du FMI, un plan standard est imposé aux pays de l’ouest et du centre africain. Ce plan qualifié d’émergent par le cabinet américain BCG à plus de 2 milliards selon certaines informations, du reste bien écrit et financé à hauteur de plusieurs milliards sous le sobriquet PSE (plan Sénégal émergent) n’a pas donné les résultats escomptés. La croissance est toujours faible ( 3 a 6 % depuis 10 ans) et extravertie malgré l’énormité des investissements publics de plusde 25 000 milliards. Le chômage endémique et massif de plus de 21%, l’endettement souverain 76%, l’inflation entre 6 et 9% qui se généralise accentuent la pauvreté ( statistiques 2022 ). La grande misère envoie les jeunes dans les océans.

2 – En traitant les marabouts de citoyens ordinaires, le président montrait son mépris d’une classe maraboutique qui l’a sauvé pourtant de prison ( Serigne Bara MBACKÉ khalif général des mourides 2011) et qui généralement est un fidèle allié du pouvoir. Certains dignitaires, comme dépités par cette bourde, préfèrent garder le silence et s’éloigner des nouveaux dirigeants. Une rupture de confiance alimente les discutions entre talibès, surtout après la reprise des voitures offertes par le président WADE au khalif général des bayfall. Le refus catégorique de libérer Karim WADE malgré les demandes de Touba et tivaouone à cause des bonnes relations avec son père le président Abdoulaye WADE est considéré comme un acte de défiance face aux marabouts à qui l’état n’a jamais rien refusé. Pour beaucoup de talibès, cette déclaration et cette posture du nouveau président sont blasphématoires : un verrou social vient de sauter. A Touba les talibès démarrent la résistance qui sera fatale.à BBY aux premières élections municipales .

3 – En revenant sur sa promesse de faire un mandat de 5 ans et non de 7 ans que lui confère la constitution, le peuple Sénégalais venait de découvrir la face cachée de leur président, qui s’était engagé pourtant jusqu’à l’Élysée. En utilisant la justice à la place d’un référendum pour ne pas tenir parole, il se découvre à jamais comme un homme qui joue avec ses concitoyens. Un déni qui avait emporté le président Abdoulaye WADE et qui le suit toujours.

4 – Les slogans  » « la patrie, avant le parti » ou « une gestion sobre et vertueuse » tournent à une gestion calamiteuse autour de la  » dynastie Faye-Sall » enterrant le rêve sénégalais de meilleur lendemain. La déception est grande.

5 – A partir de 2015, au dela de son wakh wakhete, la mal gouvernance irrite les sénégalais. Les scandales de détournements et de corruptions révélés par les corps de contrôle de l’Etat, montrent à suffisance le caractère irresponsable du nouveau régime qui a pourtant remplacé une ancienne structure qui s’occupait de corruption en OFNAC pour mieux nous berner. En plus, l’implication de la famille du président aux affaires commence à agacer nos compatriotes. Ainsi, s’affaisse le slogan tant chanté en chœur  » une gestion sobre et vertueuse  » qui avait fasciné tous les sénégalais. De mal en pis, on assiste à l’effondrement de la république à travers un  » Nedo Ko Bandoum « qui préserve les amis et la famille. Pendant ce temps, Khalifa et Karim sont poursuivis, torturés et enlevés des listes électorales en tant que potentiels candidats. La démocratie tourne à la BATOR, cette femme dans une série sénégalaise qui perturbe toutes ses co-épouses en les accusant à tort pour les chasser de la maison.

6 – La poursuite devant une justice qualifiée de politique pour éliminer des opposants et l’interdiction systématique des marches confirment le manque de démocratie et la peur qui animent les nouveaux dirigeants. Le parrainage aux élections de 2019 participe à ces forfaitures (Bougane et Gakou l’ont appris à leur dépend ). En somme une négation du slogan  » la patrie avant le parti « . Sans vergogne, des pseudos intellectuels, anciens activistes et des journalistes mal inspirés qui ont renié les valeurs éthiques et démocratiques qu’ils défendaient, planifient une communication que les réseaux sociaux ont vite sabré grâce à la magie du clic. Le président semble sans défense, tellement le discours est vide et les réponses mal raisonnées face aux alerteurs et autres tiktokeurs très pertinents.

7 – Sur le plan économique, la croissance qui profite aux seules entreprises étrangères, sans aucun impact sur le vécu quotidien des sénégalais ne convainc plus. En effet le coût exécrable de la vie pour nombre de nos concitoyens sans un revenu décent face aux milliards détournés et vilipendés par les corps de contrôle, la presse et les réseaux sociaux, se transforme en une bombe sociale que les événements du 03 mars 2021 ont traduit sur le terrain. Surpris par l’ampleur des dégâts et des morts, le président Macky SALL pour calmer les jeunes qu’il sait désespérés promet de régler le problème de l’emploi avec comme toujours un nouveau slogan « kheuyou nawgni » avec un budget de 250 milliards. Après les élections de 2019, des augmentations de prix du ciment et d’autres denrées, agacent le peuple qui déverse toute sa colère pour dire  » non Mr le président ». Surtout avec un chômage massif, qui met des millions de jeunes même scolarisés dans une misère sans aucun espoir de s’en sortir par les programmes d’un gouvernement, dont le centre d’intérêt est de collaborer avec seulement des entreprises étrangères au détriment de la préférence nationale. Certaines entreprises vont d’ailleurs subir les foudres d’un régime antidémocratique et sans aucune éthique pour être mises à terre à l’image de JIONI JIONI et de WARI. La COVID est venue enfin avec ses arrêts de travail, accentuer la misère pour plus de 50% de nos compatriotes paysans ,pêcheurs ,éleveurs et artisants. Plusieurs PME tombent en faillite sans aucun soutien consistant. Malgré l’intervention politicienne et insignifiante de l’État, la coupe devient pleine de mépris et d’agacement. Il faut sauver le pays, cri de coeur que la nouvelle génération de politiciens (Yewi, Gueme sa bop par exemple) avec une communication persuasive sur les manquements du système et une promesse d’un meilleur devenir, ont su porter et convaincre.

8 – la débâcle du régime aux élections législatives de 2022 qui a vu l’opposition rafler la moitié des sièges à l’assemblée nationale est la résultante d’un faisceau de facteurs, tous portés vers les signaux négatifs d’un magistère qui a montré ses limites. En effet, la mal gouvernance, les actes antidémocratiques, la justice politique, les mauvais choix de développement, la crise économique latente, l’inflation et la pauvreté souvent absolue, sont les principaux facteurs qui accentuent le mécontentement populaire. In fine, le résultat des élections législatives est une sanction populaire plus que toute autre chose.

9 – L’emprisonnement du leader de PASTEF les patriotes, le président OUSMANE SONKO et la dissolution de son parti, la coupure des signaux de la télévision Walf et internet, en plus de l’interdiction des marches et meetings démontrent à suffisance le recul démocratique managé de main de maitre par les ministres de l’intérieur et celui de la justice pour acter la promesse de réduire l’opposition à sa plus simple expression : le comble de l’ignominie. En effet malgré les morts et les destructions matérielles, le pouvoir continue de combattre les patriotes au prix aussi d’un coût financier fatal à l’informel pilier de notre économie. Ce dernier coup du maître des lieux ne va t-il pas se retourner contre le régime et pour les élections prochaines contre le candidat de BBY ? Le président SALL n’est-il pas entrain de sceller son avenir politique et diplomatique sur le plan international ?
Que Dieu assiste le Sénégal.

Meissa BABOU / UCAD

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