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Éva, une sage-femme, raconte sa deuxième vie comme «prostituée de luxe»

Dans un reportage consacré aux «escort girls», L’Observateur a recueilli le témoignage de cette jeune dame dont l’identité est dissimulée derrière ce nom d’emprunt. Cette originaire de Kaffrine explique comment le commerce de charmes a été réinventé au Sénégal.

«Je suis originaire de Kaffrine. Je suis venue m’installer à Dakar quand mon père et ma mère sont décédés. Je suis leur fille aînée et il me fallait trouver un job pour pouvoir subvenir aux besoins de mes frères et sœurs.

«J’avais commencé à travailler dans un restaurant des Almadies comme serveuse. C’était un lieu très fréquenté par des hommes célèbres et riches. Ils me trouvaient belle et charmante, mais n’avaient pas un contact direct avec moi. Certains passaient par ma patronne pour avoir mon numéro. Celle-ci a voulu m’utiliser pour se faire beaucoup d’argent. Elle me poussait vers ces hommes et encaissait beaucoup d’argent. Mais elle ne me donnait que des miettes.

«Quand j’ai compris son jeu, j’ai quitté son restaurant pour voler de mes propres ailes. Aujourd’hui, mes clients m’appellent directement pour les accompagner lors de soirées ou de réceptions. Les tarifs vont de 50 000 F Cfa pour l’accompagnement à une soirée et trois fois plus pour des moments intimes. Cela dépend des humeurs du client. Ils viennent me chercher pour la destination de leur choix et ensuite, ils me déposent chez moi.

«Je ne reçois jamais de clients chez moi. C’est pour éviter que le voisinage découvre mes véritables activités. Tous pensent que je travaille comme sage-femme et quand je dis que je suis en mission, en réalité, je passe presque tous mes week-ends à Saly avec des hommes riches. Cela me fait gagner beaucoup d’argent, même si je sais qu’il y a beaucoup de risques de maladies.

«J’ai mon diplôme de sage-femme mais je n’ai pas encore eu la chance de trouver un emploi dans ce domaine. J’ai eu à faire des stages dans plusieurs structures de santé avant d’aller travailler dans ce restaurant. Je partage sur les réseaux sociaux mes photos prises lors de mes stages pour détourner l’attention des gens. Beaucoup croient que je travaille toujours à l’hôpital. Je me cache derrière ce métier pour pouvoir sortir les nuits.»

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