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Tchad: un cadre du FACT raconte comment ils ont tué Idriss Deby Itno

« Le président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce 20 avril du maréchal du Tchad »: c’est par ces morts que l’armée tchadienne dans une communication officielle a annoncé la mort du Maréchal Président Idriss Deby Itno. Président depuis 30 ans, il était monté au front pour repousser la rébellion du FACT qui souhaitait le renverser.

Dans un récit un membre du commando du FACT a raconté en detaill le combat qui les a opposés à l’armée tchadienne. Un combat dans lequel a été touché Idriss Deby.

Voici son récit

Les rebelles ont quitté la Libye. De la Libye, ils ont fait le grand tour vers le Nord de notre pays et au lieu de passer pas le centre, ils sont passés par la frontière pour que les radars ne puissent pas les repérer. Ils sont apparus vers le lac Tchad et il y avait les forces françaises, les forces barkhane. Ils nous surveillent avec leurs drones et leurs avions. Ils veulent nous massacrer. Moi je fais partie de cette rébellion, c’est ma famille et celui qui est à la tête de cette rébellion est un proche.

A chaque fois, les Français voulaient nous massacrer. Nous avons échappé aux radars, nous sommes sortis hors de la frontière du Tchad et réapparus au niveau de la ville de Mao qui est située à 300Km de Ndjamena. Quand il a appris qu’il est sur menace, il a fait sortir tous les chars à Ndjamena, il y a donc eu panique au sein de la capitale. Puis, il a commencé à creuser les trous pour nous empêcher de pénétrer dans Ndjamena. Ensuite, il a mis les chars tout autour de la capitale. Par la suite, il voulait nous combattre mais les militaires ne voulaient pas combattre (un militaire au Tchad gagne en moyenne cent-vingt mille 120 000FCFA).

Les militaires ne voulaient donc pas combattre. Comme c’est lui le chef, il est donc parti réorganiser sa troupe pour nous attaquer. Nous, nous sommes à Mao et nous écoutons tout. Nous sommes aussi renseignés qu’il a quitté Ndjamena pour venir nous attaquer. Nous voulions le capturer vivant par ce qu’il a tué beaucoup d’homme, non pas seulement cela, mais il a aussi détruit notre économie, notre pétrole et or. Il l’a remis au Français. Il a assez d’armes, nous aussi. Il nous a tiré dessus avec ses hélicoptères mais nous avons réussi à en détruire trois. C’est à la suite de cela qu’il s’est hasardé sous prétexte qu’il est Maréchal du Tchad.

Tout le monde a eu peur même les Français. Mais nous cela n’est pas notre problème. Nous avons des stratégies et nous le connaissons bien. Nous savions aussi qu’il allait se hasarder dans le désert. Tous les gens qui combattent dans nos rangs sont des habitués du désert et connaissent toutes la stratégie du président. Il est donc parti avec tous ces généraux. Ils ont mis tout autour d’eux des blindés. Nous avons écrasé un de leurs chars, il y a eu mort de beaucoup de généraux. Nous voulions le capturer mais ils nous tiraient dessus avec des armes lourdes.

Nous avons répliqué et c’est à la suite de cela qu’il a eu des blessures. Il est tombé sur le champ, ils ont donc appelé la base militaire française qui a assuré le transport jusqu’à Ndjamena. Son fils veut organiser la transition à lui seul, mais nous, nous somme à 100 Kilomètres de la capitale pour le moment. Dans 48 heures, nous allons déclencher le feu, le reste des généraux sera capturés. Nous notre problème c’est prendre la capitale et réorganiser la transition pour remettre le pouvoir à la société civile, pas à un autre militaire. Notre lutte continue pour le moment. Nous attendons dans 48 heures après son enterrement, nous allons déclencher le feu.

Le Tchad n’est pas un pays monarchique. Le Tchad est un pays constitutionnel et son enfant n’a pas le droit d’accéder au pouvoir. Normalement, en cas d’absence du Président de la République, c’est le Président de l’Assemblée nationale car chez nous, il n’y a pas de premier ministre, pas de vice-président. Ils ont dissous l’Assemblée Nationale avec l’aide de quelques généraux. Mais nous, nous sommes déterminés, il y aura le bain de sang dans 48 heures. Pour le moment nous nous sacrifions.

La liberté s’arrache elle ne se donne pas. Nous allons donc l’arracher. Nous avons donné une position très claire aux Français, s’ils essaient de nous tirer dessus, nous allons répliquer. Actuellement nous avons tout leur anti avion. Ils ne peuvent pas pour le moment intervenir physiquement. S’ils interviennent physiquement, il y aura la guerre civile au sein de la capitale et c’est ce que nous attendons.

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