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Chronique : La plaidoirie de Ibn Bachir- Madiambal encore, toujours et tout le temps

 

Madiambal encore, toujours et tout le temps

De tes titres brûlants, fracassants à ton arrogance légendaire, tu es un vrai poison pour notre cohésion sociale. Vue tout ce qui s’est passé dans notre pays, M. Diagne, l’heure n’est pas aux polémiques, moins aux commérages, mais plutôt à la réconciliation nationale. Ta communication du lundi 22 mars 2021, je veux dire ton article intitulé « Le prix de l’honneur d’un fils de Casamance », peut être uniquement perçue, sous l’angle de semailles de tensions, de la violence dans une société qui est à la recherche de sa paix sociale. Ton sous-estime du niveau d’aveuglement des proches de Macky Sall à la suite des derniers évènements qui ont secoués le pays, est fragilisant, c’est plus grave que ces émeutes dont tu fais allégations. Je considère que tu es grand fumiste. Tu aimes les gros titres qui heurtent toujours et provoquent l’opinion publique. As-tu mesuré le degré de la gravité de ta publication ? Elle est déloyal,e à la culture de la paix pernicieuse. Certainement, ta réponse serait oui, car tu signes et persistes encore, comme cela a été toujours le cas. Mais, pense aux enfants, aux femmes, sachant que tu finiras par incendier le pays, tu prendras la fuite.

En outre, j’aimerais savoir ton intention en vue de comprendre le contenu de ton article, M. Madiambal Diagne. J’ai appréhendé qu’il ait une volonté manifeste de ta part d’opposer les Sénégalais, de nous dresser les uns contre les autres. Madiambal « watta waat ». Tu aimes toujours mettre de l’huile sur le feu.
Je me suis posé mille et une questions afin de te comprendre, mais ma compréhension de ta publication reste la même, c’est-à-dire que tu veux mettre le « pays à feu et sang ». Jamais, les groupes ethniques, même les personnes les plus conservatrices, racistes ne vont pas te suivre dans ton projet. Danger ! Poison machiavélique ! Tu es un journaliste d’investigation, me dit-on. Mais quel rôle, as-tu joué pour la résolution de la crise au Sud du pays ? Quel rôle as-tu aussi joué pour la réconciliation nationale que nous venons d’entamer ? Je peux me répondre aucun, sinon tu n’allais pas chercher à mettre le pays sur haute tension. Pour qui, tu te prends Mr Diagne ? Est-ce qu’il ne serait pas mieux pour un monsieur de ton rang d’arrêter ses conneries ? Si tu es journalistes d’investigation ? Fais des investigations sur la Gambie (dualité sur l’arène politique entre Joolas et Madingues) ou le Rwanda (hommes, femmes et enfants, principalement Tutsis, ont été massacrés durant le génocide). Tu verras que le terrain, auquel tu veux nous faire jouer, est trop glissant. Et je profite de l’occasion pour te demander de revoir tes titres, ils sont grandissiment grotesques. Mon ami, m’a dit que ta chronique est une alerte. Mais n’était-il pas plus judicieux d’appeler les parties concernées à la raison, la retenue, la responsabilité, en leur faisant comprendre que la paix n’a pas de prix et que l’heure est à la réconciliation nationale pour un Sénégal meilleur. Monsieur Diagne, tu es écouté et saches que quand on est écouté, on doit prononcer si besoin est nécessaire un discours unificateur, apaisant, moralisateur. Est-il ton cas ? Pourquoi à chacune de tes sorties, les Sénégalais sont gagnés par la peur, la panique et psychose ?

Ah ! Je te convoque à la barre de la morale professionnelle, sociale, etc. ; en attendant ta convocation par le procureur de la République. Un journaliste, un bon journaliste doit-il enflammer son pays par son arrogance ? Le savoir est bon, mais « le savoir inconscient et sans conduite est plus nuisible que la bombe atomique ou la mitrailleuse ». Que cela soit ces leaders politiques ou toi, sachez que le Sénégal « santoul Sall, Sonko, Diagne, Niass, Seck, … ». Nous ne voulons plus de ces discours ethniques qui divisent. La grandeur du notre pays repose dans la diversité. M. Diagne dis à nos politiciens que la démocratie n’a pas horreur des adversités saines. Que nous attendons depuis les indépendances africaines le Renouveau dans tous les secteurs de la vie sociale, politique, religieuse, etc. M. Diagne « bëtt bou roussoul tothie ».

Par ailleurs, les propos tenus par le ministre de la justice Malick Sall, lors d’un meeting politique à Matam procède du même genre. Avant d’être de l’APR, du BBY, du Pastef ou d’un quelconque parti politique, nous sommes, d’abord, tous sénégalais. Ainsi, ce qui nous lie doit être plus fort que ces querelles intestinales, mesquines. Je conseille au chef de file du Macky de ne chercher qu’à regagner la confiance des Sénégalais. Ne soyons pas trop omnibulés par l’opposant Ousmane Sonko, à tel enseigne que nous nous attardons sur ces verbiages, alors que les priorités sont ailleurs.
D’abord, cultivons un jardin calme, tranquille où il y aura une absence de perturbation, d’agitation ou de conflit, qui sera considéré un idéal social et politique. Dans la mythologie grecque, Irène est une divinité allégorique personnifiant la Paix. Pourquoi tu n’as pas incarné la symbolique de la paix, toi aussi ? N’empêche, je t’invite à venir avec moi, nous allons reboiser ses graines partout dans le pays pour le bien de tous les Sénégalais. Donc, nous pourrions tout naturellement, pour rester dans un Havre de paix, établir une structure fondée sur le droit et le respect mutuel. En effet, le respect mutuel constitue l’un des fondements de la paix sociale et des relations interpersonnelles. Car, il suppose une compréhension et un partage des valeurs d’une personne ou d’une idée.

Par contre, tu es très têtu. Tu es un vrai poison pour la stabilité sociale. Garde tes titres pharaoniques ! Nous, nous œuvrons pour la culture de la paix qui demande un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes ethniques ou gouvernants et opposants. Malheureusement, en voulant labourer notre jardin de paix et y semer le bordel, tu as perdu le sens de la paix, de l’humanisme. Nous condamne ton article au contenu dangereusement nuisible pour toute la société et demandons au procureur de s’autosaisir de ton cas. Tes propos aux relents ethnicistes, régionalistes et manifestes, dans un contexte socio-politique marqué par des violences extrêmes, relèvent d’une totale irresponsabilité de la part du grand journaliste que tu es, qui, par ailleurs, devais être un médiateur, au lieu de chercher à mettre en péril notre cohésion sociale. Madiambal, » mbiir mi dérettou bopp la dé, dou moy mbaag borom ».
Sais-tu, pourquoi la paix est plus importante que jamais ? Elle engendre la sécurité, la stabilité, propices aux besoins fondamentaux que notre peuple, en proie à un conflit qui peut demeurer jusqu’en 2024 ou encore, désire et recherche à tout prix. Or, s’efforcer de rétablir la confiance entre les composantes de notre système politique ; les moyens de subsistance, les institutions et les relations est un travail complexe qui nous interpelle tous, émaillé de bonds en avant pour les uns et de pas en arrière pour les autres. Voilà en quoi consistait ta mission pour faire germer les graines de la paix. Ta chronique devait faire la propagande des facteurs favorables à la paix que sont la solidarité entre les gens, la parenté à plaisanterie, la politesse, la bienveillance, la justice équitable, la réconciliation, le pardon, la tolérance, le dialogue dans la vérité, l’amour et la non-violence active. M. Diagne, on ne joue pas avec le feu ! La problématique de l’ethnicité, on ne badine pas avec ! Madiambal, « magg dou yé fitna ! » Madiambal « a dada ! »

Ibn Bachir NDAO, auteur, chroniqueur et professseur de Lettres Modernes au Lycée de Vélingara Ferlo.

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