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Chronique : La plaidoirie de Ibn Bachir NDAO(Sextape, Fanatisme et Délinquance)


Sextape, Fanatisme et Délinquance
Voilà ! les maux dont souffrent notre jeunesse : Sextape, Fanatisme et Délinquance. Désolé que notre jeunesse soit en perdition totale. Quelles sont les causes ? Les conséquences ? Et comment faire pour sauver notre jeunesse ? D’abord, qu’est-ce que le sextage ? Le sextage, il est la création, l’envoi ou la réception de messages textes, photos ou vidéos sexuellement explicites en utilisant les technologies de l’information et de la communication (téléphone, ordinateur, tablette, webcam, etc.). Ces photos ou ces vidéos représentent, par exemple : des activités sexuelles explicites ou implicites. Il est pour la jeunesse un moyen de découvrir la sexualité, leurs limites, la confiance et l’intimité.Dans certains cas, il est utilisé par certains jeunes pour faire de l’intimidation, du chantage ou des abus.
La décision de s’adonner ou non au sextage est personnelle, et peut être différente d’une personne à l’autre. La majorité des adolescents choisissent de ne pas sexter. Cela dit, les adolescents plus âgés sont plus susceptibles d’envoyer et de recevoir des sextos que les jeunes adolescents.Les gens peuvent sexter pour plusieurs raisons, y compris :
– pour explorer leur sexualité avec une personne qu’ils aiment ;
– pour se rapprocher d’une personne qu’ils apprécient beaucoup ;
– à cause de la pression exercée par d’autres ou par curiosité ;
– pour m’amuser ou chercher un copain/une copine ;
– par simple jeu ou blague entre amis.
Attention ! Vous perdez le contrôle de vos photos dès qu’elles sont envoyées. Même si la personne à qui vous les envoyez respecte votre vie privée, vos photos pourraient quand même être diffusées sans votre consentement ou par erreur. Pensez aux vols téléphone, au piratage de votre compte facebook, drop box, etc. Vous pouvez vous tromper de destinataire lorsque vous l’envoyez, la personne à qui vous l’envoyez vous a donné un faux numéro, la personne à qui vous l’envoyez l’ouvre par erreur dans un endroit public, où elle sera vue par d’autres personnes. Le cas Ndeye Ndiaye Banaya, la danse très osée et sa vidéo intime, fuitée sur les réseaux sociaux, qui secoue la toile.
Dans certains cas, leur erreur pourrait être criminelle. Par exemple, s’ils envoient une photo explicite d’une personne à la mal intentionné, ils pourraient être accusés d’exhibitionnisme, de harcèlement sexuel, ou pire encore s’ils ont moins de dix huit ans, de distribution de pornographie juvénile. Les tentations peuvent être :
extorsion : une personne tente d’induire une autre personne à commettre des actes en utilisant des menaces ou de la violence, afin d’obtenir quelque chose.
harcèlement criminel : les comportements d’une personne envers une autre font en sorte que cette dernière craint pour sa sécurité ou la sécurité d’une personne qu’elle connaît.
profération de menaces : une personne transmet des menaces à une autre personne, menaçant de causer : sa mort, des blessures, la mort d’un animal ou la destruction de ses biens.
leurre : une personne utilise des moyens de télécommunication (ex. messages textes, courriels) pour communiquer avec une personne de moins de dix huit ans avec l’intention de commettre un crime à caractère sexuel.
pornographie juvénile : Inclut la production, la possession, la distribution et le fait de donner accès à des images intimes d’une personne âgée de moins de dix huit ans.
Ensuite, au sextage, nous pouvons ajouter le fanatisme. Ainsi, un fanatique qui est emporté par une ardeur excessive, une passion démesurée, une admiration passionnée, enthousiaste pour une religion, une cause, un parti, un club de football, etc. Le fanatique est, cependant, une personne animée d’une foi absolue et d’un zèle aveugle. Un zèle qui ne manque peut-être pas d’intelligence (il en fallait pour concevoir et réussir des attentats), mais une intelligence aveugle aux souffrances des victimes et aux droits des autres. Intéressons-nous sur la manifestation du fanatisme religieux.
Le fanatisme se dit plus ordinairement d’une croyance outrée, et souvent cruelle, pour une religion, ou d’un attachement opiniâtre et violent à un dogme, à une confrérie – Tidinya, Muridya, etc. -, … Selon Voltaire, « le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère ». Comprenons donc que celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. Ainsi, quelqu’un qui prend sa religion pour un savoir est un fanatique, car il cherchera à la défendre bec et ongle comme une vérité. D’après Poulet, contrairement au doux illuminé, le fanatique est prêt, pour imposer sa loi, à tuer et à sacrifier sa propre vie. Sa foi dans son dieu, son parti, son chef, sa patrie, sa famille est exclusive ; en même temps qu’elle est quête d’un absolu, elle est corsetée dans la certitude d’avoir raison.
Le fanatique est une personne animée d’une foi absolue et aveugle. Le fanatique ne craint pas de s’attaquer à ses contemporains. A ses yeux, quiconque n’est pas avec lui est contre lui. Quiconque n’obéit pas aux idées et aux lois qu’il prône est un ennemi à soumettre ou à supprimer. La plus totale intolérance le caractérise. Voyons maintenant comment se manifeste le fanatisme chez nos aspirants murids, tidianes, layènes, khadres, etc. ? Le fanatisme rime avec leur dévouement sans aucune mesure à nos chefs religieux ; ’adoration d’une personne (Baba Malabe Mbackeroukhou, le prophète autoproclamé de Kolda, Habib, prophète Issa autoproclamé, Ndeye Fatou Ndiarré Diop, Zeyda Zamane, qui se proclame elle aussi de prophètesse. Ce dévouement absolu et exclusif peut engendrer l’intolérance religieuse qui avait secoué la France au XVIème siècle. Cette dévotion peut aussi causer des actes de violence, un repli sur soi, et un isolement de tous ceux qui ne partagent pas le fanatisme.
Refusons et évitons cela. Allons dans les profondeurs de nos confréries, car le Mouridisme, la Fayda et/ou la Tidinyya ne sont pas seulement le port de « Baay Lahad », « Djel », de bonnet carré ou avoir un long chapelet. Nos confréries sont des voies et moyens nous permettant de nous découvrir, connaître notre religion, ses recommandations, etc. pour devenir un chemin menant au Paradis céleste. Par ailleurs, les dahiras doivent répondre aux attentes de nos jeunes aspirants. Jadis, ils ont été des écoles pour les fils dans leur quête de Dieu, formation spirituel et pratique de la religion.
Les troubles associés au fanatisme, dans certains cas, peuvent être considérés comme une véritable maladie mentale par elle-même. Il serait un moyen de répondre à une insécurité personnelle, un manque de confiance en soi, et une instabilité psychologique. Le fanatique s’identifie et se protège de cette façon du monde extérieur perçu comme agressif. En résumé, le sextage et le fanatisme sont des actes qui peuvent conduire la jeunesse à des infractions juvéniles ou irréfléchies que dont nous pouvons appeler la délinquance.
Enfin, parlons de cette dernière, elle est l’ensemble des infractions et délits commis par la jeunesse, souvent dûs à leur ignorance, euphorie et fougue de jeunesse. Les facteurs de la délinquance juvénile sont multiples et variables. En effet, nous notons plusieurs actes liés qui peuvent conduire la jeunesse aux infractions juvéniles irréfléchies ou délits de jeunesse :
– les facteurs individuels, tels que la grande impulsivité ou la curiosité de se découvrir, l’héroïsme en soi ;
– les influences familiales, telles que l’absence de contrôle, la démission de certains parents concernant l’éducation de leurs enfants ;
– certains jeux d’enfant sont tentants (jeux à caractère violent : jeu d’épée, arme à feu, boxe, etc.) ;
– des personnes idolâtrées, le cuisinage de leur cerveau afin de pouvoir les manipuler par ceux qu’ils considèrent comme leur maître ;
– les influences sociales, telles que la pauvreté, le chômage, etc.
Toutefois, à ces facteurs de risques s’opposent des facteurs de protection qui peuvent soustraire la jeunesse à une vie de criminalité. Comment faire pour arriver au bout de la délinquance ? Cela demande le recours à l’éducation de base qui était le socle de notre société ; le renforcement du rôle des collectivités territoriales et des élus locaux en l’endroit de la jeunesse, une politique de sécurité selon trois axes : prévention (sensibilisation, causerie, conscientiser) répression (sanctionner sévèrement, punir les coupables) et solidarité (les assister, l’état doit décliner une politique de jeunesse digne de son nom), les dahiras doivent jouer leur partition, comme cela était le cas.

Saliou Ibn Bachir Ndao Professeur de lettres Modernes au lycée de Welingara Ferlo

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